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John Carter, Medical Student
John Carter, Medical Student
Tous les étudiants en médecine paniquent lorsqu'ils arrivent aux
urgences durant leur "fac de médecine", parce qu'il faut bien comprendre que
quelque soit dans la spécialité dans laquelle on est, on est en chirugie, on
sait qu'on va voir des appendicites, des colons. Et ils sont encadrés par des
médecins et sont toujours en deuxième position. Il y a toujours le Big Chief
devant eux qui s'occupe du malade et eux en tant que Med Student, ils sont en
retrait et ça les éclabousse jamais, le malade a un cancer du colon le médecin
explique, il dit, il fait, il prend en charge et eux regardent éventuellement
notent dans le dossier, mais ils sont toujours en deuxième position.
Et lorsqu'ils
arrivent aux Urgences on leur dit "Tiens va faire l'interrogatoire du malade",
"tiens va faire le pansement du malade" et tout d'un coup on leur dit : "vas-y
pique le malade" d'où la vision du Carter complétement paniqué, il est Med Student
et on lui dit: "Voila on te montre comment on pique, on tire la peau, tac, vas-y".
Et quand il va piquer le flic il dit : "Vous savez pas combien j'en ai posé
avant. Vous allez voir... Ca y est, j'y suis, qu'on ne bouge plus". Le rôle
de Carter retranscrit parfaitement le vécu de l'étudiant en médecine qui débarque
dans un service extrêmement actif où tout d'un coup d'étudiant docteur, on est
docteur.
Pour le patient qui est mal devant soi on est tout d'un coup le médecin,
on est le professionnel, or on n'est pas professionnel (NDA : distinction faite
par Weaver, qui l'appelle toujours Mr carter mais Dr Carter devant les malades).
Toutes les attitudes de Carter (et par extension des autres médecins) sont ponctuées
de l'expérience de tous ces médecins qui écrivent la série, et si les médecins
s'y reconnaissent autant c'est parce qu'ils ont tous traversés ça. Ils ont tous
eut l'interne qui leur a filé les bandes de plâtres en disant : "vas-y fais
ton plâtre", tous ils ont eut l'infirmière qui est à côté d'eux avec un oeil
narquois en disant " vas-y pique", en sachant qu'au bout de trois fois -si le
malade est sympa ça dure 3 fois, si le malade est pas sympa ça ne dure que deux
fois- que au bout de 3 fois elle sera obligé de reprendre le truc et de le poser
à leurs places.
Tous ces sentiments, le sentiment d'injustice lorsqu'il interroge
la patiente pendant 2 plombes et qu'elle lui dit : "Non, non, non, j'ai pas
eut de rapport sexuel, non, non,non tout va bien" "Vous savez c'est très grave
vous pourriez avoir une grossesse extra-utérine." "Non, non, non, impossible",
il appelle Benton, Benton arrive "date des derniers rapports" "C'était y a 24h"
"Vos règles?" "C'était y a 2 mois" alors qu'il vient de lui poser 3 heures les
questions. Et ça Carter l'a vécu parce qu'ils l'ont tous
vécu.
Mais les médecins plus anciens leur expliquent qu'ils ont posé des questions,
et le patient a eut le temps d'y réfléchir, il s'est dit "ah, j'ai oublié ceci,
j'ai oublié ça" et quand le big chief arrive derrière, là les choses deviennent
plus clair. Tous ces sentiments de frustration, ces sentiments que l'on ne va
pas au bloc, Carter qui est un fou du bloc qui est toujours mis à la traîne,
l'interne hyper étouffant qui fait barage etc..
Tout
l'apprentissage de médecine est un apprentissage par compagnonnage, on apprend
par transmission de savoir, ce que sait le collègue, il finit par le transmettre
par petit bout. Tout ça se ressent très bien pour le médecin parce que toutes
les petites histoires, les petites anecdotes, les petits machins, ils l'on tous
vécu.
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