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Situation en france
La situation des urgences en France
C'est assez mesurable. En France, les urgentistes se battent
pour la reconnaissance de leur spécialité : il faut savoir qu'en France, après
l'internat, on se dirige en spécialité qui sera qualifiante (ophtalmologie,
cardiologie) et si on échoue à cet internat, on ne peut être que médecin généraliste.
Le choix de médecine générale est un choix par l'échec, contrairement aux
Etats-Unis où on fait un résidanat et un internat qui ne permet pas d'exercer
et il faut donc s'inscrire à un Family Practice si on veut être médecin généraliste,
au même titre que cardiologue. Il y a bien sur les spécialités plus glorieuses
(chirurgie cardiaque, médecin d'urgences maintenant) mais il faut savoir que
le médecin de famille aux Etats-Unis a passé le même cursus que les autres,
ou à peu près le même. On est donc pas généraliste aux Etats-Unis par échec
mais par choix. En France, c'est certains par choix et beaucoup par échec.
Car rien ne favorise la médecine générale en France : c'est sous payé par
rapport aux spécialités et la France est d'ailleurs le rare pays qui a plus
de spécialistes que de médecins de famille.
Il y a donc un problème. C'est donc minimum 13 ans d'études (8 + quelques
années à travailler en hôpital) et pour être payer 1300 €par mois à voir
des cas potentiellement grave, et à avoir la pleine responsabilité des actes,
ce qui est le cas des médecins d'urgences en France. Si les médecins d'urgences
s'en sortent financièrement, c'est qu'ils prennent des gardes pour 200 €,
ce qui fait 2500€ par mois, mais c'est pas normal qu'après 13 ans d'études,
on soit payé comme une secrétaire de direction. Les médecins d'urgences n'ont
actuellement aucune reconnaissance en France. En ce moment, les médecins qui
ont échoué à l'internat et qui ne se sentent pas prêts pour la médecine générale,
se mettent à travailler dans des services à gardes (SAMU, services d'urgences),
acquièrent des compétences, se spécialisent par des diplômes supplémentaires
qu'ils vont passer, diplomes qui sont moyennement reconnus et qui vont leur
permettre de continuer à travailler dans des services d'urgences. Et il arrive
qu'après quelques années, ils travaillent à 100% dans les services d'urgences
mais toujours avec un statut temporaire et mal payé.
Le problème en France vient principalement du fait que la médecine d'urgences
ne soit pas accesibles grâce à une spécialité. Ceci génère des non-dits et
des frustrations. Par exemple, le médecin d'urgences, n'étant pas le spécialiste
cardiologue, va parler infarctus à un cardiologue, qui va le prendre de haut
en lui expliquant que c'est bien gentil ce qu'il a fait mais lui il fait ca
dix heures par jour et "ce que tu as fait mon pote, c'est de la merde". Comme
le médecin d'urgences a un complexe d'infériorité car il n'a pas le même niveau
en cardiologie que l'autre, il s'écrase.
Mais faut-il justement s'écraser ?? Nous ne le pensons pas, le cardiologue
sait-il traiter un coma diabétique, un poignet cassé, une luxation d'épaule
?? Non. Les médecins d'urgences ne peuvent pas être autant qualifiés que les
spécialistes, mais les spécialistes ne sont pas qualifiés pour prendre en
charge le malade quand il est aux urgences. Actuellement, le médecin d'urgences
travaille dans des conditions anormales. Il y a un problème financier derrière
ca. Aux Etats-Unis, la loi impose qu'on mette quelqu'un de qualifié aux urgences
et donc les hôpitaux ne voulant pas tomber sous le coup de la loi, ont recruté
des médecins qualifiés pour éviter les procès, et pour que ce service joue
le rôle de vitrine. Un patient content reviendra, il y aura moins de procès,
et ça rend service à la communauté. Problème : il y a 17000 médecins là où
il en faut 250000. Dernier point, la médecine d'urgences est la plus côté
aux Etats-Unis, où les médecins gagnent entre 150000 $ et 200000$ par an.
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